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Maladies non infectieuses : identification des pathologies non transmissibles

Près de 74 % des décès mondiaux sont aujourd’hui attribués à des affections qui ne passent pas d’un individu à l’autre. Certains groupes de la population, longtemps considérés comme moins exposés, voient pourtant leur vulnérabilité augmenter face à ces troubles.

La progression régulière de ces maladies exerce une pression croissante sur les systèmes de santé, qui doivent adapter leurs stratégies pour contenir leurs effets et anticiper les évolutions démographiques et comportementales. Les réponses reposent sur une compréhension fine de leurs caractéristiques, de leurs facteurs de risque et de leur impact à long terme.

Comprendre les maladies non transmissibles : définition, types et enjeux de santé publique

Les maladies non infectieuses, souvent appelées MNT, s’opposent radicalement aux affections contagieuses. Ici, ni virus ni bactéries ne se faufilent : ces pathologies se forgent à la croisée de l’hérédité, de l’environnement et des habitudes de vie. Quand l’Organisation mondiale de la santé dresse l’inventaire, elle pointe quatre groupes majeurs de maladies chroniques.

Pour mieux s’y retrouver, voici comment se répartissent ces grandes familles de pathologies :

  • les maladies cardiovasculaires telles que l’infarctus ou les accidents vasculaires cérébraux,
  • les cancers,
  • le diabète,
  • les maladies respiratoires chroniques, dont l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive.

Chaque année, ces maladies provoquent près de 41 millions de décès dans le monde, soit près des trois quarts de la mortalité globale selon les dernières estimations. En France, la situation n’est guère différente : maladies cardiovasculaires, cancers et diabète dominent largement le classement des causes de décès, reléguant les maladies infectieuses loin derrière.

Ce constat pousse les politiques de santé publique à revoir leurs priorités. Repérage rapide, observation des tendances, adaptation des parcours de soins : ces chantiers mobilisent tout le secteur. Mais l’enjeu ne s’arrête pas au soin : il s’étend à la prévention, à l’égalité d’accès et à la lutte contre les disparités qui persistent.

Pourquoi ces pathologies progressent-elles ? Facteurs de risque et chiffres clés à connaître

La montée continue des maladies non infectieuses ne doit rien au hasard. Plusieurs facteurs de risque convergent, souvent en lien avec les mutations de nos modes de vie. L’urbanisation, la sédentarité, la multiplication des aliments ultra-transformés, ou encore le vieillissement généralisé de la population, créent un terrain fertile aux maladies chroniques. Hypertension, tabac, alcool, surpoids et obésité alimentent directement la progression des maladies cardiovasculaires, du diabète de type 2 et de certains cancers.

Pour mieux appréhender l’ampleur du phénomène, l’Organisation mondiale de la santé attribue près de 80 % des décès dus aux MNT à quatre ensembles de comportements. Ces points clés méritent d’être explicités :

  • alimentation déséquilibrée,
  • inactivité physique,
  • usage nocif de l’alcool,
  • consommation de tabac.

En France, les maladies cardiovasculaires conservent leur statut de première cause de décès chez les femmes. Près de 4 millions de personnes vivent avec un diabète, et la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive) s’installe insidieusement dans le paysage des maladies silencieuses, mais en nette recrudescence.

Face à ces constats, la prévention santé s’invite dans tous les débats publics. Les campagnes incitant à manger moins salé, à arrêter de fumer ou à bouger davantage se multiplient. Pourtant, les déterminants sociaux et environnementaux brouillent le jeu : précarité, pollution, accès inégal aux soins compliquent la donne. Derrière chaque statistique, c’est la relation complexe entre société, environnement et santé individuelle qui se dessine.

Objets de mode de vie sain sur une table en bois ensoleillee

Prévenir et mieux vivre avec une maladie non transmissible : conseils pratiques et stratégies efficaces

La prévention santé démarre souvent par de petites décisions ancrées dans la vie de tous les jours. Sensibiliser sur les maladies non infectieuses, c’est rappeler que chaque choix personnel pèse dans la balance. L’Organisation mondiale de la santé recommande d’intégrer davantage de légumes, fruits, céréales complètes dans l’alimentation, tout en limitant sel, sucres et graisses. Ajouter une activité physique régulière, renoncer au tabac, réduire la consommation d’alcool : ces gestes simples forment l’ossature de la lutte contre les maladies cardiovasculaires, le diabète ou encore certains cancers.

Les institutions telles que l’Agence régionale de santé (ARS) portent ces messages et encouragent le changement. Mais pour celles et ceux qui vivent déjà avec une pathologie chronique, l’enjeu dépasse la prévention. Un accompagnement attentif s’avère déterminant : suivi médical régulier, accès à l’éducation thérapeutique, coordination des soins. Ces leviers, identifiés par le Conseil santé HCSP, facilitent le maintien d’une qualité de vie digne et active.

Pour agir concrètement, plusieurs pistes sont à considérer :

  • Planifier des bilans de santé réguliers pour conserver une prévention efficace.
  • Se tourner vers les dispositifs proposés par l’Institut national de prévention ou les associations de patients, qui offrent soutien et ressources adaptées.
  • Intégrer des programmes d’activité physique adaptée, encadrés par les missions de santé, pour retrouver dynamisme et confiance.

Développer un parcours personnalisé, fondé sur les avancées de la recherche, améliore encore la prise en charge. Les équipes pluridisciplinaires, présentes dans les réseaux de soins, assurent la cohérence entre prévention, suivi médical et soutien psychologique.

Les maladies non infectieuses imposent de regarder la santé autrement : non comme une fatalité, mais comme un équilibre à cultiver. Chaque effort compte, chaque initiative peut faire bouger la ligne. Et demain, la carte des vulnérabilités pourrait bien se redessiner, si chacun s’empare de la part qui lui revient.